37.
3212 ans avant Jésus-Christ.
Inde. Cité d’Harappa.
La fille dansait jusqu’au bout des doigts, alors que trois musiciens, l’un au tambourin, l’autre à la flûte et le dernier à la harpe, l’accompagnaient d’une mélopée langoureuse.
Les humains, après avoir surmonté leurs problèmes de nourriture, de sécurité, d’architecture, d’organisation sociale, de politique, d’hygiène, commençaient à disposer de temps libre pour développer des activités qui a priori n’étaient pas d’une flagrante urgence. Comme la religion, la peinture, la musique, la danse, le jeu, la littérature.
Après le spectacle, le jeune prince vint retrouver la danseuse. Il exhiba un papyrus sur lequel son scribe avait dessiné plusieurs positions sexuelles. Il en indiqua une qui était marquée du nombre indien 83.
La jeune danseuse tourna et retourna le dessin et comprit ce que le prince lui proposait.
Elle accepta et ils montèrent dans sa chambre où trônait un lit immense recouvert de coussins rouges.
Elle se plaça à quatre pattes et il arriva pour s’emboîter comme sur le dessin. Puis ils déplacèrent les pieds.
Puis les mains. Puis la bouche. Puis leurs deux corps commencèrent à onduler de manière très lascive. Le prince dansait aussi bien que la jeune fille. Près d’eux, l’encens fumait.
Les délices durèrent longtemps.
La peau de la jeune fille sentait la fleur de magnolia.
Enfin, l’homme éructa, la femme lâcha un long gémissement.
Ils voulurent se redresser mais leurs sexes restaient emboîtés, leurs corps ne parvenaient plus à se séparer.
Au début, la chose les amusa, mais la difficulté menaçait de durer, elle finit par les contrarier. Le prince se décida alors à appeler ses serviteurs. Ces derniers arrivèrent et découvrirent les deux corps soudés l’un à l’autre. Ils ne purent s’empêcher d’éclater de rire.
Le contraste entre l’heureux moment et le difficile « dénouement » imposé à leur maître était irrésistible.
Ils se transmirent l’anecdote qui donna lieu à un texte et un dessin.
C’était au quatrième millénaire avant Jésus-Christ, et ils venaient d’inventer la première blague sexuelle.
Prebod, l’un des domestiques, qui pratiquait le yoga, en profita pour inventer le yoga du rire, qui consistait à se soigner en se forçant à rire le plus longtemps possible.
Grand Livre d’Histoire de l’Humour. Source GLH.